Je reçois les personnes, je les écoute, je les encourage à raconter leur parcours personnel et familial. Elles sont souvent étonnées et perplexes, parfois même un peu gênées: quel rapport peut-il bien y avoir entre un mal de dos chronique et la manière dont se sont rencontrés les parents ? Entre des échecs professionnels ou sentimentaux répétés et la lointaine histoire oubliée du grand-père ? Entre des migraines qui n’en finissent pas et la grossesse perturbée d’une mère plus de trente ans auparavant ? Pourquoi aller fouiller, pourquoi prendre le risque de « faire des vagues » ? Tout simplement pour aller mieux !
Mais le processus, lui, est assez compliqué. Pourquoi ? Parce que « pour aller mieux » nous avons mis en place des stratégies de survie, souvent très puissantes et efficaces. Grâce à celles-ci, nous pouvons avancer sans devoir affronter ce qui nous fait souffrir au plus profond de nous.
Je l’ai moi-même violemment expérimenté dans ma propre vie: tout ce que notre esprit s’efforce d’oublier parce que c’est insupportable, notre corps le porte en lui. Il s’en souvient et continue d’agir en fonction de cette mémoire, et l’écho de cette mémoire résonne régulièrement, de plus en plus fort, tant que le corps ne s’en est pas libéré.
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